Qu’est-ce qu’un générique ?
Lorsqu’un nouveau médicament est découvert, le fabricant dépose un brevet sur la substance active. La protection par le brevet dure en général 15 ans. Durant les premières années, le fabricant doit prouver l’efficacité du produit, vérifier qu’il n’y a pas d’effets indésirables.
Puis il reste une dizaine d’années environ au fabricant pour rentabiliser la recherche qu’il a investie dans le nouveau produit. Après quoi, la substance tombe dans le domaine public.
D’autres fabricants peuvent alors commercialiser la même substance sous un autre nom. C’est ce qu’on appelle un médicament générique.
Le générique contient donc la même substance active que l’original, en même quantité. En Suisse, le fabricant qui enregistre un médicament générique doit prouver que la dose qui arrive effectivement dans l’organisme ne varie pas de plus de 20% par rapport à l’original.
Un générique est-il vraiment équivalent à un original ?
D’un point de vue théorique, un générique est tout à fait équivalent à l’original, puisqu’il contient la même substance active, de la même qualité, et en même quantité.
Des variations peuvent intervenir cependant, car un comprimé contient avant tout des excipients, c’est à dire des substances qui ne sont pas actives, mais qui forment la masse du comprimé. Les variations d’efficacité peuvent intervenir dans les deux sens : le générique peut être un petit peu plus efficace ou un petit peu moins efficace (variation maximale de 20% de la dose qui est effectivement absorbée par l’organisme).
Un autre problème lié à la différence d’excipients : un patient peut être allergique à l’un des excipients du générique qui ne se trouve pas dans l’original. Mais le contraire peut se produire aussi (!) et c’est plutôt rare. Il arrive aussi que le fabricant de l’original change sa formule, et le même problème peut alors se poser.
L’activité du générique peut aussi être plus faible pour des raisons psychosomatiques. Si le patient n’a pas confiance dans son médicament, il aura l’impression que le médicament est moins actif. Pour certains types de médicaments, cet effet peut être important. Par exemple, si l’on est persuadé que le somnifère générique est moins actif, on dormira plus mal. Même si cet effet est psychologique, il est réel, et si le patient ne dort pas, il n’est pas satisfait par son médicament.
Faut-il préférer le générique ?
A priori, oui. Votre pharmacien, pour son usage personnel, utilise les génériques quand c’est possible. Chaque économie raisonnable pour notre système de santé doit être appliquée.
Il faut donc au moins essayer le générique. S’il ne convient pas, vous pourrez reprendre votre traitement avec l’original.
Si vous ne prenez pas le générique, vous risquez de plus de devoir payer 20 % du prix de l’original, au lieu des 10 % habituels, depuis le 1er janvier 2006.